Chapitre 13 : Retrouvailles - Automne 2949

par Amachaime

Fort-Bois.JPG

J'arrivais à Fortbois, je m'étais requinqué.

Les saucisses de l'auberge du Vieux gué, préparées par Gelvira en souvenir des pains perdus de Fastred, ballottaient dans la poche suspendue à mon paquetage.

J'avançais à vive allure sous les arbres qui arboraient leurs nouvelles couleurs d'automne.
Je sentais que je repartais vers du neuf.
Un souffle inspirant me portait allègrement vers mes amis.

Fortbois n'avait guère changé. La Grande Maison était toujours aussi impressionnante et imposait une sagesse presque millénaire. Sur ses murs étaient certainement gravé le retour de Ragnarac et Mâcheloup : une page de plus de l'histoire des hommes des bois ajoutée à la grande geste que j'avais à peine eu le temps de découvrir lors de ma précédente venue.

Je le vis assis auprès du feu, dans la vaste salle commune. Ragnarac était silencieux, vaguement perdu dans ses pensées, tout de blanc vêtu, la barbe impeccable. Son port altier et son air soucieux lui donnait un sérieux qui m'arrêta un instant. Cet homme avait changé. Face à lui, à moitié tourné vers les flammes, un jeune hobbit songeait en silence.
Ragnarac, fis-je à mi-voix, intimidé par la lourdeur du silence que je profanais. Je suis là.
Amachaïme ! lâcha-t-il avec soulagement, te voici enfin. Joins-toi à nous. Nous t'attendions.
L'accolade fut appuyée.
Je ne manquai pas de remarquer que l'homme était parfumé, son visage avait quelque chose de grave, mais conservait cette malice que je lui connaissais.
Le hobbit ne sembla tout d'abord pas remarquer ma présence, puis se tourna lentement vers moi. Personne n'habitait vraiment ce regard triste, ce visage émacié où j'espérai deviner un sourire ami. Fastred aussi avait changé.

Nos retrouvailles n'étaient pas celles que j'avais espérées.

Fastred sorti de son silence et nous conta ses deux années. Il nous parla d'une voix hachée, les mots tombant comme des sentences, de son retour dans la Comté, de son père mort pendant son absence, ce père qui voulait faire de lui son successeur. La boucherie familiale rachetée pour une bouchée de pain par celui qui avait pris la place du fils, que lui, Fastred, avait délaissée pour courir l'aventure. Il évoqua son idylle, avec une jeune hobbit puis la naissance de sa fille, et comment d'un coup de sang suivi d'un seul coup d'épée, il mit fin aux provocations de ce Gotcho, ce parvenu railleurs qui lui avait volé sa place. Il s'était alors enfui, seul, et s'était perdu dans les Monts brumeux, de longues semaines, errant comme une bête sauvage.
Lui qui allait toujours de l'avant avec une bonhomie en granit était à présent fissuré, abattu.

Il n'y avait rien à dire.

Il fallut un long silence, chacun à ses pensées et le feu crépitant, pour que l'un d'entre nous reprenne la parole. Ragnarac comprit qu'il devait nous expliquer son ostensible changement de condition. Son exploit l'avait propulsé favori d'Ingomer, le vieux sage du Conseil des Anciens. Ses talents de guérisseur faisaient à présent référence. En quête d'autre chose, il était retourné au palais de Thranduil et y avait découvert une vision plus spirituelle et inspirante de la nature. Ragnarac était à présent doté d'une sagesse tranquille qui me laissait admiratif. Il avait l'air d'avoir trouvé en deux années ce que je cherche peut-être depuis un siècle. Les humains sont d'une vigueur fascinante.
En revanche, le Chien n'était plus. Il avait protégé son maitre une ultime fois, lors d'une chasse à l'ours. Alors que les paroles fleuries de l'homme des bois avaient eu pour effet de nous remonter un peu le moral, cette dernière nouvelle nous replongea dans l'affliction. C'était plus qu'un chien, c'était le Chien. Celui pour qui j'avais toujours une saucisse à tendre. Cet animal que je retournai défendre contre une araignée lors de l'enlèvement du hobbit, dans la Forêt noire.

Alors que nous nous apprêtions à manger la saucisse du souvenir, hommage à notre frétillant compagnon, une femme à l'allure martiale se présenta devant nous.
Êtes-vous Sonnecor, Flambeur d'esquif ? Seriez-vous le Prince de l'Anduin et le Fléau des Trolls ?
Nous acquiesçâmes.
Je vous prie d'excuser mon intrusion dans votre discussion, mais je vous cherche depuis tellement de temps et je ne savais comment vous aborder. Je n'arrive pas à croire que je vous trouve enfin. Ayant prêté l'oreille à vos conversations, je ne peux croire me trouver face à vous, ce soir.
Bien, bien, fit Ragnarac, qui êtes-vous madame et que pouvons-nous pour vous ?
Je suis une femme sans nom, ou plutôt, j'en aurais un quand ma dette de sang sera réglée. Je l'ai contractée envers vous, messires, lorsque vous défîtes ce scélérat de Walter, cet esclavagiste sans vergogne. Je vous dois ma liberté et souhaite pouvoir vous accompagner jusqu'à avoir acheté ma vie auprès de chacun de vous.
Je hochais la tête avec une moue respectueuse. Noble discours, honorable cause, rien à redire. Ce n'était pas l'avis de tous.
Je ne comprends pas bien le fond exact de votre intention, lança Fastred sur la défensive.
Et bien, tant que je vous devrais cette vie, je ne saurais démarrer la mienne, reprit-elle habitée. Je ne serai pas un poids pour vous mais vous accompagnerai librement : j'ai déjà subi mon content de servitude. Par contre, soyez assurés que rien ne me fera renoncer à vous défendre contre l'adversité.
J'approuve votre engagement, madame, mais je dois aussi vous informer que les bases les plus élémentaires de l'honneur et de la probité ne sont pas également partagées à cette table. Vous ne souffrirez pas, je présume, de mettre vos valeurs à l'épreuve des faits pour convaincre mes prosaïques compagnons…
En parlant de prosaïsme, réagit Ragnarac amusé, comment devons-nous vous appeler, donc ?
Je n'ai pas de nom, fit la Femme dont les tatouages impressionnants semblaient raconter une terrible histoire. Faites comme bon vous semble.
Fastred me demanda sous cape, avec dédain, si je pensais que cette femme n'était pas végétarienne. Notre vieux compagnon n'était pas noyé si loin sous la surface.

Cette rencontre flatta. La Femme était réellement admirative de nos exploits et nous révérait. C'était nouveau et pas tout à fait désagréable.

Nous poursuivîmes notre repas, mais le ton monta après un chant funèbre de Fastred au nom du Chien. Trop d'ironie dans le texte, trop d'amertume dans la voix, l'éloge était maladroit et Ragnarac prit la mouche. Je m'insinuai sans finesse dans la discussion, pour défendre le hobbit. La tension retomba, mais pas le malaise.

Nos retrouvailles n'étaient pas celles que nous avions espérées.

Quelques jours passèrent. Fastred ne s'apercevait toujours pas que la saison des champignons était arrivée. Ragnarac rayonnait parmi les siens, mais nous regardait souvent, à la sauvette, soucieux. La Femme passait ses journées à chasser et à explorer les alentours, jamais très loin de Fortbois. Je fendais des bûches.

Un soir, à la veillée, Ingomer le vieux sage vint voir le guérisseur avec entrain. Il souhaitait s'entendre dire qu'il pourrait participer à la Grande Chasse, imminente, que son bras était remis et qu'il pourrait se défaire de cette encombrante atèle qu'il portait depuis déjà trop longtemps. Ragnarac usa de persuasion et d'un flot de patience pour faire comprendre à l'ancien que c'était prématuré. Fastred évoqua les responsabilités de l'homme envers la communauté. Il finit par accepter la situation, sauf qu'il fallait bien qu'il défende les couleurs de Fortbois. Ragnarac nous proposa en guise de champions. Ingomer, peut-être avait-il entendu parler de la mort du Chien, doutait toujours. La Femme suggéra qu'il nous mette à l'épreuve.
La bouche plissée, l'homme prit une belle pomme dans un panier. Il nous regardait en soupesant la pomme ou l'idée, l'air songeur. Puis soudain il la jeta haut vers la charpente.
Chacun réagit.
Ma lance était à l'entrée de la pièce, je roulai deux fois sur moi-même, puis un genou à terre et la mèche ramenée en arrière, j'étais prêt à lancer,
Je n'eus pas à la faire.
La flèche décochée par Ragnarac avait partagé la pomme en deux, la Femme ayant réservé le même sort aux quartiers qui n'avaient pas encore caressé l'espoir d'atteindre le sol. Fastred n'eut pas le temps de regretter le gâchis : la salle nous applaudit.

Décision était prise : nous partions en chasse.

Nous descendions la Rivière noire, dans la Forêt noire. Rien de mieux pour remonter le moral noir de la troupe…
Le voyage devait durer un jour ou deux, en voguant vers le sud jusqu'à Rosghobel où se tenait la Grande Chasse cette année.
Soudain, notre embarcation s'immobilisa, sans raison apparente. Cherchant la cause du blocage, nous découvrîmes une matière collante, disons-le tout de suite : une toile d'araignée, laquelle semblait vouloir remonter le bateau vers le couvert des arbres comme une nasse.
La Femme réagit vite et ancra notre bateau à la rivière. Elle tint bon le temps que Fastred, puis Ragnarac, remis d'une commotion consécutive à une montée de sève, découpent un passage dans la toile. J'avais essayé de me défaire de cette matière gluante mais je finis par m'emmoustiquer tout seul, ce qui me demanda de furieux efforts pour enfin me jeter à l'eau et rejoindre la rive.
Me retournant vers mes camarades, je vis une énorme araignée descendant la toile. D'autres étaient probablement là-haut, dans les frondaisons, à guetter le moment idéal pour attaquer. Apparemment inutile, je fis le nécessaire pour attirer l'attention sur moi : deux ou trois mots, un coup de mèche et le tour était joué. Mes deux amis finirent par pouvoir passer à travers la toile et prirent le courant vers l'aval. La Femme ayant lâché le navire, celui-ci fut projeté vers le haut. Le retour de tension aidant, il bouscula quelque peu la créature la plus proche. Alors que j’enjoignais vivement la Femme de s'échapper, une araignée se laissa finalement tomber à quelques mètres de moi.
M'étant bien fait remarquer, je comptais gagner le temps nécessaire pour que les trois autres soient hors de portée, espérant fuir moi-même rapidement, lorsque je me rendis compte que notre nouvelle camarade venait me rejoindre, au péril de sa vie et de la mienne par conséquence.
Le sang me monta à la tête et l'araignée en profita pour donner l'assaut. Par chance, j'étais prêt et ne subit pas de blessure quand elle me renversa, parant de mon bouclier. Je me dégageais sans trop de peine, mais elle réussit à immobiliser ma lance. La Femme tenta de l'intimider, sans succès, Ragnarac décocha une flèche, le combat était engagé. Sans crier gare, la bête dévoila une face horriblement humaine, se redressa et prit une pose terrifiante, probablement pour nous impressionner. Nous avons le cuir épais. Nous conservâmes notre sang-froid. Je m'assurai que ma Sauveuse arrêterait de se mettre en danger de manière idiote et nous plongeâmes tous au plus vite dans rivière pour prendre la fuite.

Une fois posés sur la berge, avec une partie de notre équipement livré ici par un contre-courant bienvenu, nous fîmes le point.
Tout à mon humiliation d'avoir été assez sot pour me coller moi-même dans la toile, je tirais ses quatre vérités à notre garde du corps, lui expliquant que quand on dit de fuir, il faut avoir confiance et ne pas retarder ses compagnons, sous peine de mourir tous, inutilement. Elle argua, flatteuse, que mes provocations étaient tellement crédibles qu'elle pensait que j’avais réellement l'envie d'en découdre, moi le puissant Amachaïme. Je lui fis remarquer que je ne suis pas suicidaire et que si nous avions justement survécu à de grands dangers, comme elle-même en semblait persuadée, c'est justement parce que nous avions fait des choix judicieux en matière de survie. Je partis m'isoler quelques temps, la laissant méditer tout ceci. Me revint le souvenir mitigé de mes premiers combats, quand, moins expérimenté, je prenais encore le risque de m'exposer pour en finir vite alors que bien souvent la solution est ailleurs. La Femme allait découvrir qu'être un héros et devenir une légende étaient deux choses différentes, l'une réelle, l'autre contée.
Ragnarac se souvint quant à lui, en revenant des champignons, des fameuses araignées pêcheuses. Un mythe, avança-t-il un peu piteux, dont il paraitrait qu'il faudrait se méfier sur certains bras de la rivière. Voilà, voilà…

Nous finîmes le trajet à pied, sans plus de difficultés.

Une fois arrivés au petit village de Rosghobel, le Femme ressentit le besoin de signaler les araignées aux villageois. On lui indiqua la maison du vieil homme. Fastred alla fouiner avec elle. Ragnarac et moi-même, après un haussement d'épaule, partîmes nous enquérir des conditions de la chasse.
Il fallait tuer proprement, de manière nette, la bête la plus grosse possible. Cette tâche ne comporterait aucune difficulté, Fastred était de la partie.
La Femme rencontra le célèbre Radagast, qui mit ses meilleurs éléments sur la piste des araignées. Elle semblait dubitative, mais tout allait pour le mieux.

Le lendemain, nous étions prêts.

Ragnarac avait organisé les équipes.

Après quelques heures de recherches, il tomba nez à groin avec un énorme sanglier, lequel détala comme un lapin, ce qui ne nous laissa pas songeurs pour autant. L'homme des bois, en chasseur aguerri, averti les autres pendant je prenais lestement la bête à revers pour la bloquer sur la sente. Elle s'arrêta entre nous deux, fit son choix, me chargea. J'avais préparé ma manœuvre, les jambes souples avant de sauter au-dessus d'elle et de tenter de l'abattre au passage. Une flèche sortit de nulle part, la bête trébucha, roula quelques mètres et stoppa, morte, à deux pieds de ma botte.

Fastred, furtif, incisif, avait encore frappé.
Il avait tué, encore.

Je guettais pendant que les autres montaient un traineau pour rapporter la prise. J'entendis un halètement, et me rendis au plus vite sur les lieux. Un homme sortit des fourrés et tomba devant moi. Il serrait quelque chose dans sa main, portait quelques armes, mais affichait surtout une bien mauvaise santé. Ragnarac arriva en trombe et diagnostiqua un empoisonnement. Il trouva sans mal les traces d'un dard d'araignée. L'homme ne pouvant parler, mais son cas n'étant pas tout à fait désespéré, je me proposais pour le charrier sur mon dos et rejoindre au plus vite le village, le temps que le traineau soit prêt et que mes camarades reviennent avec le sanglier.

Après quelques minutes d'une marche rapide, je finis par entendre les aboiements d'une battue derrière moi. Trop chargé pour pouvoir courir, je tâchais tout de même d'accélérer l'allure, incertain de pouvoir bénéficier de la situation.

Je finis par me faire héler et je m'arrêtais sans tergiverser. Une femme, l’allure sévère, grisonnante, m'ordonna de lui livrer l'homme. Je me présentai brièvement et lui fit remarquer que je le conduisais à Rhosgobel pour des soins urgents. Elle insista, faisant montre qu'il était recherché et devait être jugé. Je ne pouvais que m'accorder avec elle si tel était le cas, bien qu'elle ne me présente aucun ordre précis. Les soins étaient urgents ; je lui proposais donc de m'accompagner jusqu'au village. Je me portai garant de l'homme et assurai qu'il ne nous fausserait pas compagnie avant que ce jugement ne soit rendu. Elle comprit ma détermination et accepta le marché.

Nous discutions depuis un moment quand je me rendis compte que ses hommes, que je suivais innocemment, ne me conduisait pas au village. J'avais été berné, moi-même victime du fait que l'honneur et la probité ne sont pas également partagés entre tous dans cette forêt.

Sans préavis, je lui plaquai la lance sous la mâchoire.
Jouez franc-jeu.

J'ai joué franc-jeu depuis le départ, elfe. Je vous ai dit que je devais ramener ce prisonnier.
Je réfléchis rapidement. Mes chances à un contre sept étaient nulles, l'homme voyait ses chances de survie réduites maintenant que la route jusqu'au village s'était considérablement allongée. Je décidai d'accepter la situation… Baissant ma lance en signe d'acceptation, je lui lançai un violent coup de tête en guise de souvenir et plongeai dans les broussailles. Ils me pourchassèrent un instant puis cessèrent. Après, tout, n'avaient-ils pas ce qu'il étaient venus chercher ?

Une fois la pression retombée, je réalisai que j'étais seul, au milieu d'une forêt inconnue, à la nuit tombée et loin de tout repère. Cela s'annonçait mal quand je sentis une odeur de feu. La situation n'était pas si catastrophique. Je trouvais un départ d'incendie. Regardant mieux, je vis sans mal une flèche qui dut en être la cause. J'appelai mes compagnons, reconnaissant là la facétieuse flèche enflammée de Ragnarac.

Je les trouvais ridiculement embourbés dans un marais, maugréant contre Fastred qui les auraient conduits ici arguant un raccourci que jamais ils ne trouvèrent. Je leur expliquai rapidement la situation et leur demandait expressément de m'accompagner pour pister les ruffians qui avaient emporté le malheureux fugitif. Malheureusement, l'homme des bois avança que ce n'était pas parce que j'avais connu un échec que lui ne remplirait pas la mission à la laquelle nous nous étions tous engagés : gagner le Grande Chasse. Il resta sourd à mes arguments, nombreux et légitimes, buté par l'enjeu. La fatigue ne nous rendait pas plus lucide, je m'écartais à nouveau. Il me fallait faire payer leur forfaiture à ces gens qui portaient l'insigne rouge et noire de la colline du Tyran.
Fastred essaya de me convaincre mais mon choix était déjà fait. Encore une fois, la raison voulait que je ravale mes principes. Il n'y aurait de véritable action qu'avec mes compagnons. Nous devions rentrer au village nous renseigner et mettre en place quelque chose de sensé, et surtout d'efficace. Je retournai les aider à sortir le sanglier de la fange, et nous passâmes le reste de la nuit à le charrier jusqu'à l'orée de la forêt, où la Femme s'écroula. Elle avait été piquée par une ronce vénéneuse, il lui fallait des soins. Mieux valait être là qu'à courser de malveillants soldats supérieurs en nombre.

Notre prise produit son petit effet, mais la liesse nous était étrangère et pénible. Nous n'aspirions qu'à un peu de repos.
Une fois remis, la piste des hommes de la colline du Tyran dont la capitaine se nommait Dagmar et le seigneur Mogdred avait certainement disparu.
Alors que Fastred commençait à reparler de champignons, pour attirer la concentration de Radagast lors d'une prochaine entrevue, celui-ci vint à notre rencontre. Un sage. Un homme avec une vision globale de la situation. Un modèle pour nous tous. Il nous apporta les données manquantes sur la situation de cette fameuse colline, point stratégique pour la défense des terres impies proches de Dol Guldur. Nous regardâmes la carte que l'homme, probablement un veilleur au service du Conseil Blanc, détenait précieusement. Cela n'augurait rien de bon : elle annonçait des orques à Pont-Marais, ce qui n'aurait pas dû être le cas dans les temps actuels. Devant l'effroi causé par notre abandon de cet homme aux mains de viles personnes, Ragnarac tenta de me faire excuser, je quittai la pièce. L'heure n'était pas aux platitudes. J'assumais mes choix. Assumait-il le sien ?

Nous attendrions encore quelques jours, un conseil réunissant les différents villages des hommes des bois devant se tenir à la fin de la Grande Chasse.
Ensuite, il nous faudrait agir, le Mal semblait poindre à seulement quelques jours d'ici.

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